À retenir dans cet article :
- Le modèle C2C désigne un commerce entre particuliers, sans intervention de professionnels.
- Des plateformes comme Vinted, LeBonCoin ou Airbnb dominent le marché du C2C en France.
- Ce modèle séduit pour ses prix accessibles, sa simplicité, et son impact écoresponsable.
- Il existe des plateformes spécialisées selon les besoins : mode, maison, voyages, luxe, etc.
- Des règles légales s’appliquent en cas de ventes fréquentes : mieux vaut rester informé.
Le e-commerce C2C, pour Consumer to Consumer, désigne une forme de commerce en ligne dans lequel les particuliers vendent directement à d’autres particuliers, sans passer par une entreprise traditionnelle.
Par exemple, vous mettez en vente votre ancien téléphone, votre sac à main, ou vous louez votre appartement le temps d’un week-end.
À chaque fois, c’est vous qui décidez, gérez, et interagissez en direct avec l’autre particulier intéressé, via une plateforme pensée pour encadrer et sécuriser l’échange.
Il ne s’agit plus seulement d’acheter ou de vendre, mais de valoriser ce que l’on possède déjà, de donner une seconde vie aux objets, et de transformer ses biens, parfois oubliés, en véritables opportunités.
Et si le C2C connaît un tel succès, c’est parce qu’il coche toutes les cases : accessible, flexible, mobile, et en phase avec les valeurs de nombreux consommateurs qui veulent consommer mieux et moins cher.
Dans cet article, on vous explique tout ce qu’il faut savoir sur ce modèle de particulier à particulier : comment il fonctionne, en quoi il se différencie des autres formes d’e-commerce, pourquoi il cartonne, et quelles plateformes en sont les meilleures représentantes.
Qu’est-ce que l’e-commerce C2C ?
E-commerce C2C (Consumer to Consumer) : Désigne les ventes qui se font entre des personnes comme vous et moi, sans passer par une entreprise ou une marque.
Par exemple, si vous vendez un vêtement que vous ne portez plus sur Vinted, ou un meuble sur Leboncoin, vous faites du C2C.
On parle d’une économie horizontale voire circulaire, où chacun peut tour à tour être vendeur et acheteur, simplement grâce à une plateforme qui facilite l’échange.
Vous videz votre dressing, vous revendez un meuble, vous mettez en location votre studio…
À chaque fois, vous interagissez directement avec un autre particulier, sans passer par une entreprise traditionnelle.
Ce modèle s’est démocratisé avec la multiplication des marketplaces qui regroupent toutes les annonces des particuliers, et qui ont su lever les principaux freins : sécurité, logistique, confiance.
On n’a plus peur de vendre un produit à un inconnu : les plateformes se chargent d’encadrer et de protéger toutes les transactions.
Désormais, vendre un canapé ou acheter une robe de créateur en seconde main peut se faire en quelques clics, depuis son canapé.
Quelque part, le C2C digitalise le troc moderne, tout en l’organisant avec une expérience utilisateur parfaitement confortable sur tous les écrans.
En cas de volumes de ventes trop importants en C2C, l'administration fiscale risque de vous demander de créer un statut professionnel pour continuer à vendre et basculer en B2C.
Les chiffres du e-commerce C2C
Selon les chiffres relayés par la Fevad, en 2023, près de 45 % des acheteurs en ligne ont craqué pour des produits de seconde main.
Le phénomène ne se limite pas à quelques plateformes : selon les données de Leboncoin, la plateforme attire plus de 28 millions de visiteurs uniques chaque mois et Vinted de son côté en rassemble 23 millions selon Le Parisien.
Et pour cause : plus de 80 % des cyberacheteurs français ont déjà acheté ou revendu un article d’occasion ou reconditionné en ligne.
À l’échelle nationale, les marketplaces pèsent lourd : 10 milliards d’euros de dépenses estimées en France rien que pour le dernier trimestre 2023. Une économie circulaire qui roule à toute vitesse, avec un moteur bien huilé : 92 % des acheteurs français comptent bien continuer, voire intensifier leurs emplettes sur ces plateformes.
Les avantages du modèle C2C
Le modèle C2C (Consumer to Consumer) s’est imposé comme une alternative crédible, et souvent plus humaine, au commerce traditionnel.
Porté par une économie plus collaborative, il présente de nombreux atouts.
Une grande accessibilité pour tous
Pas besoin d’être entrepreneur ou de créer une marque pour vendre en ligne. Dans le C2C, tout le monde peut devenir vendeur en quelques clics.
Que ce soit via Vinted, LeBonCoin ou eBay, la création d’annonce est simple, rapide et souvent gratuite.
Ce modèle démocratise l’e-commerce en permettant à chacun de rentabiliser ses biens inutilisés, vêtements, meubles, objets tech, etc., sans aucune barrière technique et en arrondissant ses fins de mois sans jeter.
Exemple des pages d'ajout de produit sur LeBonCoin très simples et ludiques.
Des prix attractifs et compétitifs
Le C2C est aussi synonyme de bonnes affaires. En achetant directement à un particulier, les clients particuliers ne paient pas les marges traditionnelles des marques ni la TVA et comme les articles ont souvent déjà été portés/utilisés, les articles sont bien moins chers qu’en boutique.
La qualité des articles reste au rendez-vous sans avoir à payer les charges d’une boutique physique ou sur Internet !
C’est ce qui explique le succès de plateformes web comme Vestiaire Collective, où l’on peut s’offrir un sac de luxe à moitié prix et authentifié par des experts.
Conditions d’authentification des articles sur Vestiaire Collective.
Un modèle plus durable et circulaire
C’est l’un des grands atouts du C2C : il s’inscrit dans une logique de consommation responsable.
Plutôt que de jeter, on revend et plutôt que d’acheter du neuf, on choisit la seconde main.
Le modèle prolonge la durée de vie des objets et participe à la réduction des déchets.
Selon l'étude du Journal of Circular Economy, les chiffres parlent d'eux-mêmes quant à l'impact de la vente de seconde main sur l'écologie :
- −26 % à −42 % pour le réchauffement climatique,
- −27 % à −42 % pour les besoins énergétiques cumulés,
- −35 % à −53 % pour l'empreinte sur la raréfaction de l'eau, comparativement à l'achat neuf
Une expérience personnalisée
Contrairement à un site e-commerce classique, les échanges C2C peuvent être négociés, adaptés, personnalisés.
Le vendeur choisit ses prix et son mode d’envoi favori. L’acheteur, de son côté, peut poser des questions, demander une remise, ou préférer une remise en main propre dans leur ville.
Exemples de messages privés sur Airbnb
Des plateformes pensées pour la confiance
Le C2C ne fonctionne que si la confiance est au cœur de l’expérience. Et c’est précisément ce que les plateformes ont su construire avec soin : profils vérifiés, systèmes de notation, paiement sécurisé, assurance en cas de problème, SAV intégré…
Sur Vinted par exemple en cas de litige autour d’un article jugé défectueux, la plateforme prend le relais pour régler toutes les problématiques et assurer le paiement ou le remboursement dans les meilleurs délais.
Une logique mobile-first parfaitement adaptée aux consommateurs
Le C2C colle parfaitement à nos modes de vie actuels : tout se fait depuis son smartphone, entre deux rendez-vous ou dans les transports.
Publier une annonce, discuter avec un acheteur, envoyer un colis ou suivre un paiement… Tout se gère depuis une appli, avec des interfaces ultra simples.
C’est ce qui fait le succès de Vinted ou LeBonCoin, pensés pour une utilisation rapide, intuitive et mobile-first : d’ailleurs, 90% de l’audience globale de Vinted est sur mobile selon les chiffres de la Fevad.
Exemples de marketplaces e-commerce C2C
On privilégie ici le mot marketplace car le e-commerce C2C se déploie sur des plateformes qui centralisent les ventes. Ce ne sont pas des boutiques au même titre qu’en e-commerce B2C ou B2B par exemple, mais des “annuaires” d’annonces créées par des particuliers, sans statut professionnel, pour des particuliers.
Vinted
Vinted est un cas d’école du e-commerce C2C réussi, avec un angle fort : la revente de vêtements d’occasion en toute simplicité.
Le site a su démocratiser l’achat et la vente entre particuliers en misant sur une expérience mobile ultra intuitive.
Il suffit de prendre une photo, fixer un prix, et le tour est joué. Vinted gère même les étiquettes d’envoi, les paiements sécurisés et le service client, ce qui rassure les utilisateurs tout en fluidifiant les échanges.
Selon Reuters, le chiffre d'affaires de Vinted en 2024 était de 813,4 millions d'euros, en hausse de 36 % par rapport aux 596,3 millions d'euros de 2023 avec plus de 50 millions d'utilisateurs dans le monde selon les chiffres publics de la page Wikipédia du site.
La force de Vinted c’est une communauté de vendeurs et d’acheteurs qui grossit, la promesse de trouver des affaires à des prix bas, et un discours engagé autour des ventes en seconde main et de la consommation responsable induite par ce service ecommerce unique. Vinted ne vend rien en propre, mais permet à des millions d’utilisateurs de faire vivre ce business horizontal grâce à une mécanique simple.
LeBonCoin
LeBonCoin illustre parfaitement le modèle C2C à la française, avec un positionnement généraliste et de proximité.
De la vente d’un canapé à la location d’un studio, en passant par la revente d’un vélo ou d’un électroménager, la plateforme pure player permet à chaque particulier de proposer ses biens à d’autres utilisateurs, souvent dans la même ville ou région.
Selon les chiffres officiels communiqués par LeBonCoin, en 2023, le chiffre d'affaires de la place de marché a atteint les 550 millions d'euros contre 494 millions d'euros en 2022.
LeBonCoin, c’est la référence de la vente locale en toute simplicité. L’interface est facile à prendre en main, les annonces se créent en quelques minutes, et les échanges se font directement entre utilisateurs non pro, via une messagerie interne sécurisée. L’utilisateur choisit le mode de transaction : remise en main propre, paiement via la messagerie sécurisée, ou envoi dans toute la France.
LeBonCoin a su rester accessible à tous, de l’ado qui revend ses baskets à l’artisan qui propose ses services ou même le propriétaire qui veut vendre son garage, tout en intégrant progressivement des fonctionnalités plus sécurisées (paiement, livraison, notation).
Vestiaire Collective
Vestiaire Collective incarne un modèle C2C haut de gamme, avec un positionnement premium centré sur la mode de luxe de seconde main. Contrairement aux plateformes C2C classiques, Vestiaire a su se différencier en intégrant un processus d’authentification rigoureux pour chaque pièce vendue : chaque sac Chanel, chaque veste Balenciaga ou chaque montre Cartier est contrôlée par des experts avant d’être expédiée à l’acheteur.
Selon les chiffres relayés par Les Echos, Vestiaire Collective a enregistré un chiffre d'affaires de 157 millions d'euros en 2023.
Ce positionnement repose sur un double levier : la confiance (essentielle dans le secteur du luxe) et l’écoresponsabilité. Les utilisateurs sont sensibles à l’idée de prolonger la vie des vêtements tout en accédant à des pièces iconiques moins chères, souvent introuvables en boutique.
eBay
S'il y a bien un pionnier du modèle, c’est eBay. Dès la fin des années 1990, le site a permis à chacun de vendre ses objets à des inconnus partout dans le monde, en mode enchères ou prix fixe.
Selon les chiffres de Reuters relayés par Boursorama, au premier trimestre 2025, l’entreprise a enregistré un chiffre d’affaires de 2,59 milliards de dollars, dépassant légèrement les prévisions des analystes, qui tablaient en moyenne sur 2,55 milliards. La plateforme ne perd pas la main sur la seconde main à l’international depuis plus de 30 ans !
Airbnb
Airbnb est un parfait exemple de e-commerce C2C dans le secteur du tourisme. Ici, ce ne sont pas des hôteliers ou des agences qui proposent des logements, mais des particuliers qui louent leur appartement, leur maison ou même une chambre libre à d’autres particuliers, le temps d’un week-end ou de vacances.
Selon les chiffres de Statista, en 2023, Airbnb a franchi les 10 milliards de dollars de chiffre d'affaires.
Paiement sécurisé, système de notation, assurance, gestion des calendriers… tout est pensé pour fluidifier l’échange entre deux particuliers en toute sécurité grâce aux différentes assurances et garanties.
Il suffit d’observer le succès fulgurant des marketplaces pour comprendre à quel point les consommateurs veulent reprendre la main sur leur consommation. Acheter, vendre, louer, troquer… tout ça se fait désormais en ligne, entre particuliers, avec agilité, autonomie et souvent une bonne dose de bon sens.
Ce modèle propose une alternative plus souple, plus humaine, plus durable aussi à nos modes de consommation.
Mais ce que le C2C révèle surtout, c’est le pouvoir du particulier. Ce modèle transforme chacun en acteur de l’économie avec l’avantage d’arrondir ses fins de mois sans jamais devoir sacrifier ses affaires.
